dimanche 4 avril 2010

Siddhartha sombre dans le conformisme




Le chorégraphe Angelin Preljocaj présente Siddharta à l'Opéra Bastille. Un ballet conventionnel qui manque de spiritualité.

L'histoire, un jeune homme du monde, Siddhartha suit un parcours initiatique pour s'élever vers la sagesse et l'ascèse. Siddharta, c'est aussi l'histoire de l'initiateur de la religion boudhiste au VIè siècle avant JC. Programme ambitieux. Au départ la trame narrative a l'air alléchante. Malheureusement, le talent des danseurs ne cache pas la banalité de la mise en scène, comblée par un décor trop imposant sans que cela soit justifié. De l'énorme météorite voguant au dessus de la scène à la maison géante suspendue, on peine à trouver la portée religieuse et spirituelle du personnage et de ses tribulations. La musique, forte de dissonances et de percussions entêtantes installe une ambiance lourde et funèbre qui n'évolue pas. Seuls les solos de guitare électrique viennent chambouler magnifiquement cet ensemble tristement conformiste. Ces riffs inattendus apportent les rares étincelles qui manquent à ce néanmoins somptueux ballet aux couleurs fortes et à la grâce indéniable. Il est à regretter qu'Angelin Preljocaj n'ait pas exploité la force spirituelle et la dimension mystique de la trame narrative car l'ensemble manque cruellement d'émotion et d'intensité.

Gaëlle Borgia

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